SOUFFLE o.I.
Désir frémissant. Diversité étincelante. C’est cela que l’on aperçoit, devant, au cap qui nous attire à bonne allure. Intensité ; partage ; persévérance ; solidarité ; force ; imagination ; souffle : les marques d’un tempérament pétri des cultures métissées du Sud, des circonstances et bouleversements épidémiques, climatiques, des rencontres des artistes, des lieux, des populations à La Réunion et chez ses voisins, des Mascareignes au Mozambique. Sous les Alizés, tout un monde danse. D’une rive à l’autre jusqu’en Inde et en Afrique, sur la terre battue, sous les feuilles des grands arbres, sur le macadam ou parfois même sur les plateaux des salles de spectacle, hommes ou femmes engagent leur corps pour explorer, partager les joies, les conquêtes, les questions et les luttes qui foisonnent. 1001 lieux sont pour la danse qui partout les déborde. Intense, singulière, accompagnée des sons et de la langue créoles, de l’histoire et du patrimoine ou simplement incarnée dans les gestes prodiges et sans mots, elle affiche son désir de réinvention de maillages nouveaux entre le savant et le populaire, le proche et le lointain : ce qui va recréer de la mémoire et lui donner le sens d’une énergie vitale, celle qui relie et fait avancer les sociétés, ensemble. Le souffle est intense autant que les enjeux du monde noués depuis si longtemps dans la pauvreté et la dé-colonisation, l’exploitation de la planète et de son océan. Le souffle est vital, il sonne en écho généreux aux recherches artistiques et sociales des scènes européennes qui voudraient faire le mur de cette modernité nécrosée dans le carbone, l’acier et le béton. Depuis La Réunion, il va avec le cœur résilient des voisins d’Afrique, qui tracent sans cesser. Il est un creuset du vivant d’avant-garde, un creuset d’imaginaire pour un monde nouveau, un creuset de paix. Il est une idée-exploration - y a-t-il un « geste océan Indien » ? - notre pari sur une vitalité chorégraphique apte à déboucher les représentations, à traverser les multiples, à mettre en mouvement le partage pour se faire voir et reconnaître aussi, de tout l’autre monde.