REFERENCE
Guillaume Samson, thèse de doctorat (réalisée en co-tutelle) en option ethnomusicologie en anthropologie, soutenue le 30 janvier 2006 à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme, Aix-en-Provence.
Co-directeurs de thèse : Monique Desroches (Université de Montréal) et Jean_luc Bonniol (Université d'Aix-Marseille III).
NOTE DE L'EDITEUR
La thèse a obtenu la mention très honorable avec les félicitations du jury à l'unanimité.
L'auteur a reçu le Prix de la meilleure thèse (dans la catégorie Sciences humaine, Arts et Lettre) décerné par la Faculté des Etudes Supérieures de l'Université de Montréal.
La problèmatique centrale de ce travail concerne la notion de créolisation et son application aux cultures musicales des Mascareignes. une réflexion théorique sur l'utilisation de ce concept et tehnomusicologie et en anthropologie soulève d'abord la question de la spécificité des pratiques socio-musicales dites créoles. Face à la généralisation abusive du concept de créolisation hors de son champ d'application historique ("l'aire créole"), il est proposé de ne plus l'utiliser comme un synonyme de m"tissage ou de syncrétisme mais plutôt d'étudier, sous ce terme, l'émergence de conscience identitaires créoles.
Suivant une démarche diachronique et comparative, ce travail cherche ensuite à cerner par le croisement des données soci-historiques, musicologiques, et ethnologiques, les processus de constitution et de transformation du genre musical séga à la Réunion, dans toute sa pluralité, depuis la première apparition de ce terme au XVIIIe siècle pour désigner la musique des esclaves africains, jusqu'à ses acceptations comme musique proprement créole, rattachée à l'économie musicale insulaire. L'objet principal du travail est ici de montrer à travers la musique comment, à la réunion, la créolité s'est construite comme une entité conflictuelle, différemment assumée selon les groupes sociaux, les époques et les situations.
Enfin, sont étudiées les modalités contemporaines suivant lesquelles des musiques, liées au départ à des catégories particulières de peuplement, passent d'un cadre strictement communautaire (souvent associé à des pratiquesreligieuses dont on revendique les origines malgache ou indienne) à la société globale et au domaine médiatique local, national, voire international. Ainsi, les relations complexes qui s'établissent entre pratiques, nomminations, représentations et discours constiuent le coeur d'une réflexion où sont interrogés les fondements d'une pensée musicale au sein de laquelle la question créole ne constitue, au final, qu'une modalité parmi d'autres.